La Casamance (« Kasa ») (en portugais : Casamansa) est une région historique et naturelle du Sénégal située au sud du pays et bordant le fleuve Casamance.
Géographie
La Casamance est frontalière de la Gambie au nord, de la Guinée-Bissau et de la Guinée au sud et de la région de Tambacounda délimitée par la rivière Koulountou à l’est. Elle est bordée par l’océan Atlantique à l’ouest. La Casamance représente un septième de la superficie totale du Sénégal.
La Casamance a été subdivisée en 1984 en deux nouvelles régions administratives : Ziguinchor et Kolda. En 2008, la région de Kolda a été à son tour subdivisée en deux nouvelles régions : Kolda et Sédhiou. La Casamance compte donc trois régions administratives, à savoir de l’ouest à l’est :
- la région de Ziguinchor (anciennement appelée Basse Casamance) à l’ouest. Les plus grandes villes sont Ziguinchor, Bignona, Oussouye, la station de tourisme de cap Skirring et celle de Kafountine,
- la région de Sédhiou nouvellement créée en 2008,
- et la région de Kolda (anciennement moyenne Casamance) à l’est. Villes principales : Kolda, Vélingara
La région de Tambacounda était anciennement une partie de la Casamance historique. Par décret présidentiel, elle a été coupée de la Casamance pour prendre le nom de Sénégal oriental à partir de 1962.
Population
Les habitants de la Casamance se nomment « Casamançais ».
Les Diolas sont l’ethnie majoritaire, ils parlent le diola (jóola) ou ajamat, avec les dialectes comme boulouf, fogny et kasa. Les Diola représentent environ 60 % de la population. Les Wolof , qui constituent le groupe ethnique le plus important au Sénégal, ne représentent que cinq pour cent de la Casamance.
Les Diolas sont majoritairement musulmans (75 %), 17 % sont chrétiens, principalement catholiques (diocèses Kolda et Ziguinchor). 8 % sont engagés dans des cultes régionaux animistes. Le reste de la population sénégalaise est musulman à 94 %, la Casamance compte donc une plus grande proportion de chrétiens que le reste du pays.
La région diffère également du point de vue linguistique du reste du Sénégal. Le Crioulo, une langue créole africaine de souche portugaise qui remonte à l’époque des souverains coloniaux portugais, est courante ici. Le Sénégal a le statut d’observateur dans la communauté des pays de langue portugaise.
Tourisme
Les infrastructures significatives sont essentiellement touristiques et situées en bordure d’océan : au nord-ouest du fleuve Casamance, à Kafountine et Abéné et au sud-ouest à cap Skirring. Cette dernière localité est réputée, autant par ses plages paradisiaques, considérées comme les plus belles de toute l’Afrique de l’Ouest, que par la présence depuis 35 ans d’un village 4 tridents du Club Méditerranée. Depuis le début des années 2000, de nombreuses structures d’hébergement de toutes catégories, du simple campement intégré, géré par les populations locales, à l’hôtel cinq étoiles Luxe-Charme-Authenticité (normes touristiques locales) se sont installés à proximité, faisant de cap Skirring la deuxième station balnéaire en taille du Sénégal, mais la première en beauté naturelle. Le tourisme fait vivre directement ou indirectement 6,4 % de la population active de la Casamance. En 2018, la Casamance compte une quarantaine d’hôtels, 87 campements et auberges en activité.
Sylviculture
Le bois est extrait pour la construction et la fabrication de meubles.
Agriculture
Dans les vallées fluviales de la Casamance et de ses affluents, la riziculture est l’activité principale. Dans les plateaux, on cultive céréales, légumes, laitue, noix de cajou, mangues, agrumes et huile de palme. Le long de la rivière Casamance et de ses affluents sont pratiquées la pêche et l’ostréiculture.
On trouve en Casamance une migration de travail saisonnière ou de longue durée constituée d’émigrants de Guinée-Bissau ou de Guinée, réfugiés de la pauvreté et de l’instabilité qui affectent les pays voisins depuis de nombreuses années.
Pêche
La Casamance est riche en ressources halieutiques. Les débarquements de produits halieutiques dans la région de Ziguinchor sont évalués à 64.810 tonnes en 2017, pour une valeur commerciale estimée à 23,39 milliards de francs CFA (35 millions d’euros) dont la gestion pourrait largement être optimisée.
Climat
La région entière de Casamance connaît un climat tropical de savane chaud et plus ou moins sec. Les températures sont en permanence assez élevées de jour et descendent rarement en dessous de 20° C la nuit, les mois de décembre et janvier étant les plus frais. La Basse Casamance bénéficie d’un régime thermique marqué par un maximum de 38° C en juin. La sensation de chaleur est atténuée par l’influence maritime sur la côte. C’est ainsi que le climat est sensiblement différent entre Cap Skirring (sur la côte) et Ziguinchor à 70 km dans les terres où la chaleur est plus étouffante.
La saison des pluies en Casamance dure environ quatre à cinq mois et se situe entre juin et octobre. Les précipitations moyennes dans la région sont supérieures à celles du reste du Sénégal, la plupart des régions recevant plus de 1270 mm par an et atteignant jusqu’à 1780 mm à certains endroits. La végétation de Casamance est donc différente de celle du Nord et du centre du Sénégal.